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Éditorial : Isabelle Kocher comme victime expiatoire ?

Isabelle Kocher

Le Conseil d’administration d'Engie a fini par décider de ne pas proposer le renouvellement du mandat d’administrateur d’Isabelle Kocher qui arrive à son terme en mai 2020. Un telle décision était prévisible depuis la bataille implicite perdue par Isabelle Kocher dans la course à la succession à Gérard Mestrallet.

En effet, Isabelle Kocher avait été déjà désavouée par l’État français quand Jean-Pierre Clamadieu, président du comité exécutif du chimiste belge Solvay, avait été choisi pour succéder à Gérard Mestrallet à la présidence du conseil d’administration d'Engie. Ce choix avait été validé par l'Etat français qui détient encore 24,1% du capital de l'ex GDF-Suez.

Ainsi, en toute logique comme dans le cas de Renault, le nouveau président du Conseil ne pouvait éternellement cohabiter avec un DG, non choisi par ses soins. D’ailleurs, sous l’influence du nouveau président, le Conseil d’administration a considéré que l’approfondissement de la stratégie nécessitait un nouveau leadership.

En particulier, Engie doit simplifier son organisation, clarifier ses options stratégiques, et conforter son modèle de croissance dans le domaine des énergies renouvelables et des solutions clients. Le groupe doit également répondre à deux enjeux essentiels que sont la place du nucléaire dans le mix énergétique de la Belgique et celle du gaz dans le mix énergétique français.

Toutefois, Isabelle Kocher ne semble pas exempte de tout reproche car Engie a donné l’impression de se comporter davantage comme un Fonds énergétique que comme un groupe ayant une stratégie claire avec un fil conducteur entre les achats et les cessions. Ce fut l’exemple récent de l’annonce de manière concomitante de la cession d’une partie des actifs solaires en Inde ainsi que le renforcement du positionnement dans le transport d’électricité au Brésil.